Swissness et conséquences
Publié le 10 Décembre 2016
La fédération de l’industrie horlogère suisse qui avait défini depuis 2007 un certain nombre de critères pour pouvoir inscrire « Swiss made » sur une montre, vient de durcir sa politique pour protéger encore davantage le label.
Dès le 1er janvier 2017, il ne suffira plus d’emboîter en Suisse un mouvement d’origine suisse et de procéder au contrôle du garde temps dans ce même pays, tout en garantissant l’origine suisse de 50% des composants (ce qu’on appelait le minimum de valeur suisse), il faudra à présent garantir 60% minimum de valeur suisse sur l’ensemble de la montre.
Concrètement et par exemple, si le verre, le bracelet ou le remontoir (couronne) viennent d’un autre endroit sur la planète, ce sera toléré !
Est-ce que cela va changer quelque chose pour les fabricants suisses de milieu de gamme ?
Il est très difficile de le dire pour chacun d’entre eux, car s’étant adaptés aux critères de 2007, ils devront dès le 1er janvier 2017 faire un effort supplémentaire. Le défi est suffisamment lié au résultat économique pour que je parie plutôt sur un alignement à la nouvelle règle, mais il est possible que certaines marques décident de produire plusieurs types de produits : des « Swiss Made » purs et peut-être de simples « Entreprise Suisse » qui pourraient ou non figurer sur le cadran mais qui ne seraient pas significativement moins chers.
C’est en tout cas la mention « Swiss Made » sur les cadrans qui nous indiquera plus que jamais la différence ! Aura-t-elle pour les consommateurs la même connotation de qualité et d’origine à laquelle la fédération croit ? Ce durcissement ne va-t-il pas pousser la concurrence mondiale un peu plus vite vers l’accroissement global de la qualité déjà amorcé depuis quelques années ? C’est probablement la conséquence la plus imaginable de cette politique.