Le remontage automatique efficace

Publié le 7 Juillet 2014

Marteau-Rotor       

Bien que les historiens de l’horlogerie n’aient pas su se mettre d’accord sur le véritable inventeur du système de remontage automatique, entre Abraham Louis Perrelet (1777) et Hubert Sarton (1778), on constate que son invention est très ancienne. C'est toutefois grâce au français Pierre Joseph de Rivaz de la même période historique que ce principe a été intégré la première fois dans une montre puis perfectionné par John Harwood au début du XXè siècle. Hans Wilsdorf l'intégra de manière systématique dans ses montres Rolex dès 1931. Il faut savoir que ce n'est qu'après que le brevet Rolex soit tombé dans le domaine public (dans les années 50) qu'il put être enfin développé par toutes les autres marques. Harwood ayant développé seul son propre système (brevet en 1924) qui cessa d'être définitivement commercialisé la même année ou Rolex prit la main.

 

Les premiers calibres mécaniques nécessitaient d’être remontés à la main chaque matin pour pouvoir offrir une petite journée de fonctionnement. Ces mécanismes existent encore et restent prisés surtout depuis 2012, mais ne représentent toujours que 5% de la production. Cependant, le remontage automatique offre une souplesse réelle. En effet, un « marteau » ou « rotor », petite pièce montée sur roulement, profite de chacun de nos mouvements pour se déplacer dans la cage de la montre afin de tendre le ressort. On l'appelle aussi "masse oscillante". Ce dispositif délivrera alors progressivement son action afin de permettre à la montre de fonctionner de manière quasi autonome.

 

Au début, seules les montres d’un certain prix étaient dotées d’un tel système, encore a-t-il été nécessaire de perfectionner son action (et notamment) sa résistance aux frottements. Les calibres automatiques actuellement les plus avancés datent des années 1980, mais ne cessent d’être améliorés depuis.

 

Pour exemple, le travail de la marque Frédérique Constant, qui avec son High Beat Manufacture Automatique, a augmenté de 55% l’efficacité du rotor en faisant passer sa dimension courante de 26.5mm à 29.5mm.  

 

La plupart des montres automatiques « Swiss Made » sont aujourd’hui équipées d’un rotor bi-directionnel. Ce qui permet avec l’adjonction d’un cliquet, de profiter de « tous » les mouvements du poignet pour remonter le mécanisme dans les deux sens. Seuls les mécanismes à bas prix ne fonctionneront que dans un seul sens… et dépasseront rarement la journée d’autonomie, parfois moins sur les sujets peu actifs (travail de bureau ou malades alités, par exemple). 

Il est donc intéressant, lorsqu’on se sait moins appelé à « bouger » de vérifier l’autonomie du calibre une fois remonté correctement.

 

Il est toujours plus approprié de remonter sa montre au maximum la première fois, avec la couronne (attention de nombreux calibres japonais ne peuvent pas être remontés avec la couronne, mais par le mouvement du poignet exclusivement). De manière à disposer d’un capital de départ. L’activité courante suffira en général à conserver cette « avance ». Cependant, les mécanismes disposent de « réserves de marche » très différentes selon les marques. Cela peut aller de 12 à 90 heures en moyenne (avec un bon point pour le nouveau système 51 de Swatch - Voir : Swatch invente le "mécanique" ).Il est donc très profitable de s’informer de ce « crédit » auprès du vendeur.

 

En remontage manuel, vous devez être prudents par rapport à certains très vieux mécanismes encore utilisés, qui ne possèdent pas de système de débrayage automatique. Cela risque en effet de comprimer le ressort au-delà de sa capacité et de voir la rupture du système. Il n'existe pas de tableau public recensant les calibres de ce type, mais vous serez alerté dans le mode d'emploi !

 

Les calibres standard ETA, comme le 2824-2 ou le Valjoux 7750 disposent en principe de 32 à 45 heures d’autonomie et avec leur rotor bi-directionnel et débrayable, sont suffisamment véloces pour profiter du moindre mouvement du bras. Certains vendeurs mal informés, annoncent là par erreur, un calibre uni-directionnel, mais les marques qui les utilisent sauront vous rassurer. Je dois préciser que malheureusement les fiches techniques sur les sites internet sont encore trop souvent erronées !   

 

Je serais enclin à suggérer d’éviter les calibres d’origine chinoise qui disposent d’une autonomie généralement moindre ou les japonais qui ne peuvent pas toujours être complétés par un remontage manuel de la couronne (Voir  Seiko SNZH33-2, la revue ! pour les détails).

 

Lorsque l’on achète une montre mécanique sur Internet, on dispose rarement d’une information suffisamment complète pour connaître l’autonomie ou la vélocité du calibre qui équipe la montre qui nous a tapé dans l’œil ! Une solution consiste à consulter le site du constructeur de la marque pour vérifier cette information, ou tout simplement de la demander à un professionnel.

 

L’objectif, étant finalement de bien acheter la montre qui convient non seulement à notre personnalité, mais surtout à notre usage et notre « mobilité » journalière.

Il faut savoir que certaines marques offrent dans les « complications » disponibles, un petit compteur du « restant d’autonomie ». 

 

Exemple d'un rotor décoré or :                                                 Exemple du compteur d'autonomie

                                                                                                     (juste sous la marque du modèle)

Gavox Calibre  Arbutus-Moment

 

Beaucoup de gens vous donneront des conseils (par exemple, en ce qui concerne le tableau d'étancheité précisant ce qu'autorise une valeur [ex. 10A TM] ) - J'ai par ailleurs dénombré pas moins de 55 sites différents vous rappelant ce tableau d'étancheité des montres qui est toujours le même - Mais au sujet du remontage mécanique et de tout ce qui lui est lié, nous trouverons des pages sans fin sur les moteurs de recherche. A peu de choses près vous n'apprendrez rien de nouveau, si ce n'est de temps en temps, une expérience isolée qui relève une particularité interessante. Qu'un site Internet vous montre de nouvelles astuces est suffisamment intéressant pour que je le souligne ici.

Si vous avez envie de savoir comment corriger l'avance ou le retard d'une montre mécanique sans l'ouvrir, voyez plutôt ici : link et parcourez les conseils jusqu'à la rubrique : "Informations par rapport aux montres automatiques de marque"

Vous serez également surpris de découvrir dans la FAQ (questions souvent posées) des indications importantes, notamment sur tous les types de bracelets de montre qui existent.

Une bonne boutique n'est pas qu'une entreprise "commerciale", c'est aussi un "conseil" qui avait trop largement disparu avec l'avènement des commandes par Internet.  Merci à cette boutique là d'avoir particulièrement soigné cette approche.

 

Rédigé par montres bonnes affaires

Publié dans #Informations 2014

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P
Bonjour, juste pour apporter quelques éléments, le marteau était utilisé dans les première montre automatique par Breguet par exemple, on utilise aujourd'hui en horlogerie uniquement des rotors ou micro-rotors, pour les masses oscillantes elles ne sont pas obligatoirement sur roulement certains petits mouvements ETA utilise une masse montée sur pivot, Rolex utilise pour tous ses calibres des masses sur pivots réputés plus fiables. Pour ce qui est du remontage bidirectionnel, il équipe bien le 2824 avec 2 inverseurs mais en aucun cas le 7750 qui est équipé d'un inverseur qui permet à la masse de remonter le ressort dans un seul sens. Il est vrai que la plupart des montres automatiques ont un remontage bidirectionnel mais tous les chronos équipés du 7750 (breitling, tag heuer, omega speedmaster début années 2000), sont à remontage unidirectionnel. Pour ce qui est de remonter manuellement une montre automatique, c'est un peu dommage car pour une utilisation normale, on en a pas besoin et jours après jours, on fragilise le joint de couronne, le "système de débrayage automatique" n'existe pas, on utilise dans les montres automatiques un ressort spécial à "bride glissant" qui permet d'éviter de le casser le ressort une fois la montre totalement armée. Les embrayages sont utilisés dans les chronographes. Pour ce qui est des vieux mécanismes qui n'en possèdent pas...ça veut dire que le ressort de la montre sera destinée soit à casser, soit la montre aura du rebattement (angle parcourue par le balancier trop élevée). Mais quand on sent en armant une montre automatique une résistance à la fin de l'armage c'est qu'une bonne révision s'impose, la bride glissante s'accroche à l'intérieur du tambour de barillet et c'est très mauvais signe.
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M
Merci Paul !<br /> Les précisions d'amateurs éclairés est extrêmement appréciée. Il y a en effet une foule de détails de l'histoire de l'horlogerie qui ne sont pas connus de tous et qui expliqués avec autant de soins, sont d'une vraie richesse.
J
Bonjour<br /> Passant par ce site, je souhaiterai m'adresser à l'auteur de ce texte sur les automatiques à rotor...<br /> Je suis la personne qui revendique le travail de Sarton et je vois dans ce texte qu'on l'attribue aussi à Perrelet et à Pierre Joseph de Rivaz comme cela est indiqué dans la reprise ci-dessous...<br /> Ma question serait donc de savoir s'il est possible de présenté les documents d'époques sur Perrelet et De Rivaz ? j'ai diffusé partout ceux concernant Sarton.<br /> Merci et cordialement<br /> <br /> joseph Flores<br /> <br /> Bien que les historiens de l’horlogerie n’aient pas su se mettre d’accord sur le véritable inventeur du système de remontage automatique, entre Abraham Louis Perrelet (1777) et Hubert Sarton (1778), on constate que son invention est très ancienne. C'est toutefois grâce au français Pierre Joseph de Rivaz de la même période historique que ce principe a été intégré la première fois dans une montre...
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M
Bonjour Joseph Flores, et merci pour votre commentaire. C'est en effet une question assez sensible, que nous retrouvons malheureusement sur d'autres nombreux points concernant les réels inventeurs des complications horlogères. Parfois c'est plus simple, quand par exemple on doit faire la différence entre l'inventeur du chronomètre classique et celui du chronomètre de marine, mais en ce qui concerne le remontage automatique par rotor, je ne peux malheureusement me baser que sur les études déjà présentées par des personnes plus compétentes (et souvent des historiens) - De ce fait, je ne suis pas en mesure de produire spécifiquement les documents que vous me demandez. Cependant, nous découvrons encore aujourd'hui (bien que cela soit rare) des contributions, des évolutions ou des inventions conjointes sur lesquelles nous savions un peu moins de choses. De ce fait, je suis parfaitement disposé à entendre les arguments des uns et des autres et procéder éventuellement à des corrections. Je pense d'ailleurs que cette honnêteté sera reconnue par tous ceux qui consultent en général les commentaires.<br /> Je vous remercie de votre contribution qui sera reconnue comme une clarification tout à l'honneur de Hubert Sarton.<br /> Cordialement<br /> Jimmy Watch