Un article sur "Backstage"
Publié le 16 Septembre 2011
La société MARVIN étant en difficultés, le lien renvoie maintenant vers un pont d'accès déconseillé. Je reporte donc ci-dessous l'intégralité de cet article :
“Une gamme qui joue très fort” par Jimmy Watch; Guest-Blogger du mois
September 15, 2011
Sur les coteaux verdoyants du lac de Neuchâtel tandis que je participais à des joutes sportives, rien ne me laissait alors supposer que Vaumarcus accueillerai ici un jour, la marque horlogère Marvin. Mes amis et moi avions 18 ans, nous étions dans les années 70.
La Suisse, pays du chocolat, des villages fleuris et des grandes banques montrait un visage de fraîcheur et de sérénité. On se retrouvait à l’étranger sans changer de langue. On appelait ça l’exotisme alpin !
Pourtant, lorsqu’un peu de temps libre nous permettait de visiter la grande ville, nous n’allions pas flâner sur les bords du lac, mais saliver devant les merveilleuses boutiques d’horlogerie. Je portais à l’époque une petite Nivada mécanique que chaque matin, je remontai religieusement. Ma passion pour les montres est sans doute apparue durant cette période, qui paradoxalement était celle de l’avènement du quartz.
J’ai depuis porté beaucoup de montres-bracelets, des Timex, des Tissot, des Yema, mais aussi des petites Omega pour lesquelles je tâchai de ne pas dépenser plus que je ne gagnai. Puis passé l’époque des japonaises, j’ai voulu franchir un cap. J’ai du économiser durant 20 ans pour m’offrir une Zenith (oh, oui, parmi les premiers prix), sans réellement atteindre ce pincement de cœur que j’attendais si impatiemment !
Ce second niveau me réveilla enfin !
L’horlogerie ayant passé de nombreuses étapes, j’ai pu découvrir comme disait en juillet 2010 un des lecteurs de mon Blog montres-bonnes-affaires : « ce monde qui existe entre la Rolex et la Swatch » (Sieger).
J’ai surtout réalisé que le marché s’était segmenté en plusieurs niveaux plus ou moins visibles à l’œil nu. Depuis le bas jusqu’au très haut de gamme, les matériaux, les mécanismes et surtout les finitions semblaient très diversifiés, mais globalement, s’y inscrivaient : la montre de tout les jours, peu chère et pratiquement jetable, celle qu’il fallait porter pour exister, un peu « fashion » et puis l’inaccessible, prohibitif et outrancier garde-temps.
Si cette image suffit à ceux qui portent une montre par nécessité, ce n’est en réalité pas si simple que cela.
L’horlogerie peut évidemment satisfaire cette première catégorie de gens ayant besoin de connaître l’heure, contenter celle des êtres qui ont envie de briller en société ou rassasier la classe de ceux qui doivent assumer un statut social élevé où l’on peut posséder un produit de haute qualité. Chacune d’elles a le droit d’exister et le marché répond à leurs attentes. Mais une nouvelle famille de gens apparaît parmi les moins fortunés de la dernière catégorie, des déçus du bling bling ou des amateurs d’ergonomie et de fiabilité : celle des connaisseurs !
Ce sont des hommes et des femmes qui ne veulent pas se laisser distancer ni par la technique, ni par la qualité, ni par l’inventivité.
Ce sont aussi des passionnés ! Ils trouveront dans les meilleures parmi les marques de milieu de gamme, des objets beaux, utiles, fiables et raisonnables pour combler leurs besoins.
Heureux hommes que nous sommes, les constructeurs ont bien compris que tout est important, le garde-temps devenant le meilleur compromis de tous les facteurs de considération : une fabrication sans faille, une qualité sans concession, un soin attentif à l’équilibre de l’objet, des mécaniques éprouvées, un design harmonieux, un prix raisonnable ! Finalement, tout sauf du jetable, du « fashion » ou du luxe !
Les Suisses, les Allemands, les Français peut-être parmi les premiers ont investi dans ce canevas, mais ont persévéré les Anglais, les Américains et surtout aujourd’hui les Asiatiques. Les Japonais qui avaient appris de longue date à faire mieux que les européens, mais surtout moins cher, ont longtemps habité le marché. Puis Hong Kong, Singapour et surtout la Chine leur ont emboîté le pas.
La République de Singapour, à l’exacte pointe de la Malaisie est un tout petit état du Sud Est asiatique peuplé de 5 millions d’habitants – ne l’ignorez pas, de là viennent déjà des créations façonnées selon les standards européens (Dievas, Movas) !
Mais de Chine, sans doute éclora des merveilles : Aujourd’hui étouffé par sa renommée de territoire contrefacteur, ce grand pays aura les moyens de proposer des ouvrages aussi beaux, aussi bons, aussi durables, dans un très proche avenir.
Ce marché asiatique à la recherche de sa légitimité possède assurément des atouts de longue date (Sea Gull) et un savoir faire maintenant séculaire.
Il n’en reste pas moins que la « réputation » et la « représentativité » européennes sont les meilleures cartes du moment pour le vieux continent. Les chinois, comme tous les asiatiques continueront longtemps d’apprécier toutes les productions de moyenne et haute gamme fabriquées par les « grands yeux ». Nous le constaterons bientôt au salon chinois de l’horlogerie où Marvin, sera présent.