Certains préfèrent utiliser la notion de « luxe » quand ils parlent de cette gamme de garde-temps, d’autres vous expliqueront avec un sourire entendu « Qu’il faut bien que ce soit cher pour paraître exceptionnel »… ce à quoi vous vous direz en vous-même « Cause toujours, je ne suis pas une vedette de cinéma ! » Et chacun poursuivra sa route, réalisant bien que deux mondes se côtoient. Deux mondes, qui comme le dirait un certaine marque de rillettes : « …N’ont pas les même valeurs ! ».
J’en imagine certains qui songent : « De quoi nous parle t-il, puisque son objectif est justement de nous proposer des montres de grande qualité à des prix raisonnables ! », ce qui naturellement nous ramènera à ces trois marchés horlogers si différents.
Ne parlons pas de la gamme économique, elle est justifiée par un besoin assez évident, et dans lequel chacun sait à quoi s’attendre. Dans le milieu et le haut de gamme, il y a encore les menteurs, qui nous font croire que…, mais c’est un autre débat que nous avons largement ouvert dans ces colonnes.
Alors, pourquoi aujourd’hui, parler du haut de gamme si cher, quand on imagine que la valeur réelle n’est probablement pas à la hauteur du nombre de zéros sur le chèque. Pourquoi… sinon essayer de démystifier cette notion, en restant pragmatique, cohérent et lucide, ainsi que j’ai voulu l’être sur ce Blog depuis le début.
Pourrons-nous y voir un peu plus clair ?
Dans la haute valeur pécuniaire de la gamme supérieure de montres, nous incluons pêle-mêle, la notoriété de la marque, la recherche et le développement (si, si, quand même !), le salaire d’ouvriers très aguerris, et celui non moins évident des dirigeants de ces sociétés. Nous imaginons que les matières sont premières et non secondaires, que les distributeurs doivent bien vivre et peut-être et surtout, que monsieur l’artiste de cinéma ne se verrait pas payer une misère, un objet qui a autant d’éclat !
Ayant fait le tour de la question, nous irions notre chemin, bien heureux d’avoir au poignet, une très belle montre d’au moins 500 euros… ce qui est quand même autre chose qu’un morceau de plastique fluo que l’on aurait pas trop peur d’avoir oublié au bord de la piscine municipale.
Mais, j’aimerais avec vous aller un peu plus loin et chercher à comprendre au moins l’une des raisons « convenables » de ces prix exorbitants.
Nous prendrons un cas, il faut bien choisir ! Parlons de la marque TAG Heuer avec plusieurs dizaines de modèles entre 1200 et 2000 euros (on monte jusqu’à 20 000 euros). Prestige et qualités incontestés ! Il y a l’antériorité : Edouard Heuer et son fils Charles- Auguste ont quand même créé et fait vivre cette manufacture depuis 1860 !
Puis il y a eu l’invention du pignon oscillant breveté en 1887, le premier chronographe destiné aux tableaux de bord des avions et les innombrables inventions, dont de grandes nouveautés techniques et révolutionnaires, présentées dans les salons professionnels toutes ces dernières années.
Nous ne relèverons que le « Mikrotimer Flying 1000 Concept Chronographe » qui permet de mesurer et d’afficher le 1/1000ème de seconde à partir d’un système complexe de cinématique différentielle. Les ingénieurs de la maison ont mis au point un oscillateur très haute fréquence (500 Hz) affichant une cadence phénoménale de 3 600 000 alternances par heure*, avec une précision 125 fois plus élevée que la plupart des chronographes mécaniques. Beaucoup de charabia technique pour démontrer que la seule beauté se ces objets n’est pas le critère déterminant. On recherche évidemment une certaine perfection qui doit se retrouver à tous les niveaux. Cela nous rapproche d’une notion de « passion pour son métier » qui apporte la véritable valeur intrinsèque de l’objet porté.
Les critères retenus par ces maisons horlogères d’exception se basent sur des « valeurs » incontournables et forcément très chères : les contrôles. On trouvera ainsi des séries de 60 tests au minimum (réalisés sur chaque montre produite) comprenant les résistances à l’eau, au vieillissement, aux températures extrêmes, à la traction, aux impacts, aux vibrations, aux frottements, pour citer les plus importants.
Ainsi la fiabilité de l’objet est si grande que pour TAG Heuer, la proportion de retour en SAV n’est que de 5% (Rolex en est à 2%).
Il est ensuite important de comprendre que les « complications » (fonctions supplémentaires de l’heure), les certifications C.O.S.C. qui valident la perfection de la mesure du temps et certains métaux précieux employés font grimper la facture vers des sommets !
La précision, la performance et la fiabilité font ainsi la différence avec un produit réalisé industriellement, sans contrôle soutenu et utilisant des matériaux moins qualitatifs.
Le milieu de gamme se veut une alternative efficace et digne de confiance. A mon humble avis, le milieu de gamme est 50 fois moins précis que le haut de gamme, mais 1000 fois plus qualitatif que les gammes économiques. Je ne parlerai pas des copies ! Il reste un plaisir évident des amateurs : celui de conserver très longtemps un objet servant à donner l’heure, beau et fiable à un prix raisonnable.
* La moyenne est de 28 800 alternances par heure.