Petite histoire de calibres
En général quand on parle du mouvement qui permet à une montre de fonctionner, on évoque le mot de « mécanisme »… ce qui évidemment perd un peu de son sens pour les montres à quartz, car là les fonctions sont activées par des impulsions, des moteurs électriques parfois.
Ces rouages, balanciers, spiraux et autres pièces qui sont nombreux (environ 130) représentent en miniature le fameux mécanisme transmettant et régulant le mouvement des aiguilles pour rendre l’objet le plus précis possible.
(Plus d’informations sur : http://www.fhs.ch/fr/work.php )
Miniature pourquoi ? Le meilleur exemple est celui des locomotives à vapeur. La chaudière active des pistons qui transmettent la force à des rouages permettant au train d’avancer. Dans tous les cas, on apporte une énergie qui délivre un mouvement. Dans les montres c’est un ressort qui est remonté soit à la main, soit par un marteau mû par les mouvements du poignet et qui se déroule progressivement et le plus régulièrement possible.
Alors pourquoi parle-t-on parfois de « calibre » ?
On dira pour simplifier qu’il s’agit d’un mécanisme spécifique élaboré par un constructeur donné, mécanisme complet d’une forme et disposition particulières.
Ainsi donc, si le mécanisme est l’âme (ou le moteur) de la montre, le calibre en est le type spécifique.
On retrouvera parfois le même calibre chez plusieurs fabricants et dans plusieurs types de montres (ex. le calibre ETA 2824-2 qui est très utilisé, car robuste, fiable et courant).
Ceci n’exclut d’ailleurs pas, la possibilité pour l’assembleur, d'adapter ce calibre à ses propres besoins ou de lui adjoindre des « complications ».
Le calibre prend tout son sens chez un constructeur qui a élaboré son propre système et l’utilise dans ses montres.
Lorsqu’il aura tout conçu, boîtier, calibre, verre, on dira de lui qu’il est une « manufacture » s’il se charge aussi de monter et distribuer le garde-temps.
Il y a beaucoup de nuances, par le simple fait qu’un modèle Swiss Made demande un certain pourcentage de pièces et de montage en Suisse, mais parfois, les bracelets peuvent être fabriqués par un spécialiste ou quelques pièces métalliques du mécanisme venir d’un atelier externe.
La question de cette rubrique n’est pas de savoir quelles sont aujourd’hui les véritables manufactures, en Suisse ou ailleurs, mais de survoler l’histoire des calibres… sachant qu’il existe encore aujourd’hui des « aficionados » qui conçoivent de nouveaux calibres !
L’histoire est jalonnée de compagnies qui on construit, puis abandonné leur propres calibres, comme d’anciennes revenues à la vie et qui tentent de ressusciter ce savoir-faire, tandis que des sociétés horlogères ont développé une maîtrise si grande quelles sont devenues incontournables et même souvent parfaitement inimitables !
Pour résumer, le calibre définit le type de mouvement d’une montre.
Quelques calibres sont mythiques comme le Jaeger 101, les Valjoux 88 et 7750, le Longines 13ZN ou l’IWC 89.
Les très anciens sont ultra connus : BREGUET, LEROY, MOINET… tiens des Français !
Un de plus vieux regroupement de fabricants (années 60) était la société EBAUCHES qui regroupait LANDERON, FHF, ETA, FELSA, VENUS, FEF, UNITAS, AS, FEF, EBAUCHE BETLACH, A, D, P, AUGUSTE RAYMOND, VALJOUX, ET, ST, ESA. Les locaux français ont été repris en 1994 par TECHNOTIME, tandis que certaines de ces marques ont poursuivi le chemin qu’on leur connaît comme par exemple ETA !
Mais il y a aussi quelques sociétés horlogères par ordre alphabétique :
ALPINA, A.LANGE & SÖHNE, ANGELUS, AUDEMARS PIGUET, BLANCPAIN, BREITLING, BUREN, CARL F. BUCHERER, CARTIER, CHRONOSWISS, CORUM, CUERVO Y SOBRINOS, CVSTOS, ETERNA, DEWITT, DE GRISOGNO, D.DORN BLÜTH & SOHN, FRANCOIS-PAUL JOURNE, DESCO (MAURICE LACROIX), DUBOIS DEPRAZ, EBEL, EBERHARD, ETERNA, ERHARD JUNGHANS, FRANCK MULLER, FREDERIQUE CONSTANT, DE WITT, GLASHÜTTE ORIGINAL, GIRARD-PERREGAUX, GRAHAM, GREUBEL FORSEY, HARRY WINSTON, HUBLOT, IWC, JAQUET DROZ, JAEGER LE COULTRE, HUBLOT, LA JOUX-PERRET, LANG & HEYNE, LAVINA, LEMANIA, LEONIDAS, LIP, LONGINES, MARVIN, MINERVA, MOVADO, MÜHLE-GLASHÜTTE, OMEGA, ORIS, PARMIGIANI, PATEK-PHILIPPE, PESEUX, PIAGET, POLJOT, RECTA, ROGER DUBUIS, ROLEX, RICHARD MILLE, TAG HEUER, TISSOT, ULYSSE NARDIN, UNIVERSAL, VACHERON CONSTANTIN, VAUCHER, VENUS (qui a vendu toutes ses machines aux chinois dans les années 70), VULCAIN, ZENITH… loin d’être tous des Suisses !
Et aussi ENICAR, VAUSSIER, SOPROD, SELLITA, RONDA, LANDERON, DANIEL ROTH (BULGARI), BOVET, ASKANIA, UNITAS, SOWIND MANUFACTURE, FLEURIER EBAUCHES SA (calibres LUC, ou Louis Ulysse CHOPARD), MONTREAUX & DUBOST, ELGIN, ENICAR, et bien d’autres qu’il est impossible de citer sans risquer de manquer d’exhaustivité. On peut penser par exemple à Mc GONIGLE ou JS WATCH. Allez, encore quelques uns: AGASSIZ, AROGNO, AURORE, BRAC, BAUME& MERCIER, BAUMGARTNER FRERES, BECKER KG, BENRUS, BILDING-MAIERH, BORG, BRADLEY, BULOVA, BUREN, CARAVELLE, CERTINA, CHEZARD, CONCORD, CRESSAROW (CRESAUX), CUPILLARD, CYMA, DERBY, DIEHL, EBAUCHES ELECTRONIC, EBOSA, ELECTION, EXCELSIOR-PARK, FORSTER, GRUEN, HAAS, HUGENIN, INTERNATIONAL WATCH COMPANY, KASPER, KIENZLE, LANCO, LAPANOUSE, LEMANIA, LORSA, MARTEL, MAUTHE, MERRIMONT, MEYLAN, MOERIS, MOVADO, MUELLER-SCHENKE, EROTERO, PHENIX, PORTESCAP, RAYVILLE, RECORD, REVUE THOMMEN, ROAMER, SCHENKLER-GRUSSEN, SEFEA, SYNCHRON, TIMEX, TELEPHONBAU & NORMALZEIT, TOUCHON, TUDOR, UNIVERSAL GENEVE, VEG, WALTHAM, WITTNAUER et encore tellement d'autres...
Ceci pour dire qu'il n'existe sans doute pas de liste complète, mais que les fabricants de calibres sont évidemment légion quand on entend seulement parler de 5 ou 6 généralistes !
Il existe de vieilles maisons avec lesquelles par exemple le français LIP a travaillé, comme FELSA déjà cité, mais aussi DUROWE et PUW.
Les principaux calibres de montres sont identifiables par leur plaque de remontoir représentés par une ou plusieurs lettres dans une forme ressemblant à un blason.
Certaines maisons construisent aussi des calibres comme TAG HEUER (Carrera). Quelques uns ont été développés en collaboration avec ZENITH et aussi DUBOIS DEPRAZ qui est une référence dans le métier – mais on l’ignore parfois aussi, avec SEIKO.
En effet les japonais ne doivent pas rester oubliés dans la conception de calibres réputés : SEIKO, MIYOTA (CITIZEN) et aussi ORIENT.
Les Chinois s’y sont mis, le plus connu est sans doute TIANJIN SEA GULL. Parfois issus de MIYOTA (CITIZEN) ou découlant du mythique calibre VENUS 175 ou 178.
Des perfectionnements remarquables qu’on ne peut énumérer ont jalonné le parcours de ces inventeurs de génie, comme les spiraux en silicium d’OMEGA.
Cette inventivité, les prouesses techniques pour réduire les problèmes de frottement, de fiabilité, de régularité de fonctionnement, de casse même permettent de comprendre pourquoi, parfois ces objets tant convoités sont si chers. Il faut souvent de longues années de recherche et des brassées d’ingénieurs pour les concevoir.
Peut-on oublier les français dont la liste est très imposante, mais dont on retiendra : CRC, FR FRAMELEC, RD (Raymond DODANE), SEFEA, TE, ULTRA ou PARRENIN et encore PEQUIGNET.
Le voyage dans le monde de ces petites mécaniques est une saga ! Tant de sueur, de brise-méninges, d’accords, de collaborations. Un monde en miniature qui cadence notre vie de tous les jours.
Jimmy Watch