La Saga Elgin
Publié le 20 Février 2015
Une aventure américaine qui remonte à 1864 ! Connue sous le nom de National Watch Company, elle ne prendra le non d’Elgin Watch Company que 10 ans plus tard. C’est en 1960 que son nom définitif sera déposé : Elgin National Industries.
Le maire de Chicago lui-même participa à la création de cette manufacture sur les conseils de la Waltham Watch Company et d’un horloger réputé : JC Adams.
Plusieurs collaborateurs de la Waltham furent à l’origine de cette aventure industrielle comme PS Bartlett ou Charles H Mason. La mise en place du projet suivit le plan moderne d’investissement qui caractérisa l’Amérique du nord.
Le premier mouvement automatique porta le nom de BW Raymond, en hommage à Benjamin Wright Raymond, le maire, qui participa avec George M Wheeler aux débuts de l’entreprise. Les autres fondateurs furent Philo Carpenter, Howard Z Culver, Thomas S Dickerson, Edward H Williams et W Robbins.
Elgin est une petite ville de la banlieue de Chicago où furent implantés les premiers bâtiments terminés en 1866. Elle donna son nom à cette entreprise révolutionnaire pour l’époque et qui produisait des pièces d’une grande précision. Ce fut sans doute l’un des grands modèles américain de l’industrialisation qui inspira ensuite les Japonais et les Suisses eux-mêmes.
Les entreprises horlogères modèles créèrent leur propre observatoire. Elgin n’échappa pas à la règle dans les années 1910. Le but étant de produire des garde-temps toujours plus performants.
De nombreuses innovations virent ainsi le jour, dont probablement le premier essai de montre électrique, dès 1952. La particularité pour l’époque étant de mouvoir un mécanisme classique par une énergie électrique rapportée.
Jusqu’au milieu des années 60, Elgin avait produit la moitié des montres fabriquées aux États Unis sous deux marques commerciales : Elgin et Lord Elgin. Ils étaient les précurseurs de cette pratique commerciale qui vise à proposer des montres de haute qualité à côté de productions de masse.
Durant la deuxième guerre mondiale Elgin avait fabriqué à la demande des militaires, d’autres produits techniques destinés aux forces armées. En 1964, l’entreprise dut finalement déposer son bilan pour cause d’obsolescence des équipements, après avoir fabriqué des stocks considérables de calibres qui sont aujourd’hui encore disponibles. Quelques calibres demeurent mythiques dont les 607, 618, 760 et 761, inspirés d’autres modèles débarrassés de tares techniques. Elgin avait en effet travaillé avec de nombreuses marques suisses, cherchant à améliorer leurs mécanismes. On ne doit pas oublier les montres conçues pour les chemins de fer, comme cela a été le cas pour d’autres marques américaines réputées comme Hamilton. Ses modèles automatiques étaient à l’époque parmi les plus précis.
Avec le démantèlement, une partie des machines furent déplacées vers la Caroline du Sud où une petite ville fut rebaptisée du nom d’Elgin, mais les droits furent finalement vendus au groupe familial multi-produits Américain : MZ Berger Inc. Toutes les montres vendues par le groupe sont assemblées en Chine. Les modèles fabriqués après le démantèlement n’ont évidemment plus rien à voir avec les productions antérieures.