L'aventure Gigandet
Publié le 8 Juin 2014
La fabrique d’horlogerie Charles Gigandet SA de Tramelan, Jura Suisse, a été mise en liquidation et rayée des registres du commerce en novembre 2000.
Une introduction qui commence mal, me direz-vous !
Pourtant la marque existe toujours et si les connaisseurs imaginent aisément que le nom sert aujourd’hui de support à la distribution de montres chinoises, nous nous penchons avec curiosité sur l’histoire de cette marque au nom sympathique.
En 1959, l’entreprise Charles Gigandet SA voit le jour à Tramelan dans le canton de Berne Il s’agit d’une fabrique familiale dont on connaît peu de choses, au point de douter qu’il y ai jamais eu à sa tête de Monsieur Gigandet !
De longues années obscures se passent avant que Jean-François Muller, horloger, issu de l’école de Porrentruy qui a travaillé chez Longines, rejoigne l’entreprise en 1989. Alors en charge de la recherche et du développement, il rachète finalement Gigandet en 1994 et travaille en famille au développement de l’entreprise. Elle est vendue en 1998 à Victorinox dont il devient directeur la même année et crée parallèlement une nouvelle société familiale de Private Label connue sous le nom de Blanchefontaine SA.
En 2010, quittant Victorinox où il a insufflé l’esprit de développement et permis la conception de milliers de nouveaux modèles, il rejoint à plein temps Blanchefontaine, préparant une nouvelle stratégie d’entreprise Swiss Made.
Depuis l’an 2000, excepté pour les modèles vintage qui remontent à la surface, on n’entend plus parler de Gigandet.
La marque a pourtant poursuivi une belle carrière, vendant jusqu’à 30.000 montres par an dans le monde. On connait un peu son aventure américaine aux coté de Wakmann :
Il existe en réalité une relation tripartite entre Breitling, Wakmann et Gigandet : Wakmann était un distributeur Nord-Américain (Icko Wakmann d’origine Polonaise a fondé la société du même nom à New York en 1943), il vendait donc des montres Vulcain aux États Unis sous sa propre marque et dans les années 50/60, des montres Breitling dont il avait originellement établi une concession au Portugal dans les années 30. On lui connait une distribution de la marque Buren également en 90.Certaines montres Breitling étaient soupçonnées contenir des mouvements « Charles Gigandet », mais en réalité, Wakmann qui a aussi distribué sous sa propre marque, faisait fabriquer ces montres là dans les années 60 par Gigandet qui, probablement, retravaillait des calibres comme Venus 178 ou Valjoux 730 entre autres et leur appliquait son nom. Elle fournissait d’ailleurs ces mouvements à d’autres compagnies comme Desotos. Wakmann est aussi très connu en Allemagne pour sa montre « Rainbow watch », chronographe coloré qui contenait un module Lemania. Wakmann Germany poursuit maintenant un autre chemin. C’est une histoire différente !
Que penser des montres Gigandet aujourd’hui vendues sur Amazon ? La marque n’a pas de site Internet. Le nom a-t-il été déposé et revendu ou bien accaparé par des personnes souhaitant surfer sur la réputation de qualité et de robustesse ? Ce sont malgré tout des montres bien finies, en acier 316L contenant des calibres Seiko et le plus souvent aux dimensions généreuses. Fabriquées en Asie. L’étanchéité est généralement sérieuse et atteint les 100m. Mais, elles n’ont rien à voir avec la saga Charles Gigandet et ne peuvent donc être considérées que comme des montres de gamme standard à petit prix.
Note Juin 2019 :
Une précision concernant eBay, on y trouve à la fois des montres vintage de la grande époque Charles Gigandet tout comme des montres modernes standards à petit prix. Il faut donc faire le tri selon ce que vous recherchez.
Voici un lien vers les montres Gigandet en vente sur eBay.